Né en 1979 dans une ville industrielle du nord de l’Angleterre, Rael grandit entre friches ouvrières, folk familial et vieux disques de Talking Heads et Brian Eno. L’adolescence l’entraîne vers le hip-hop, puis le trip-hop, où il mêle machines, flûtes, cordes et samples pour façonner une signature sonore bancale et lumineuse. À 18 ans, il s’équipe d’un 4 pistes puis de ses premières boîtes à rythmes — les ébauches de Ghostown prennent forme.
Installé en France en 2002, il abandonne son blaze d’origine et adopte Ghostown, clin d’œil aux Specials. Il enchaîne concerts et petites jauges autour de Montpellier avant de se consacrer pleinement au studio. L’album Reflectionz (2008) révèle son goût pour les textures gitanes, les basses rondes et les montages bruts ; le titre Accordeon circulera jusqu’à la télévision, utilisé dans plusieurs publicités et vidéos.
Au fil des sorties, il passe du RM1X aux machines Elektron, puis bascule sur Logic, ce qui transforme sa façon de produire. De cette période émergent Shanksville (2018) et Wuchak (2019), albums plus sombres, nourris de fragments accumulés entre 2012 et 2018. En parallèle, Ghostown plonge dans la vidéo : mashups, montages cinéma, animations, photographie… un prolongement visuel de sa musique.
Son parcours est aussi celui de collaborations : Degiheugi, UHT°, Monsieur Grandin, MC Kriké, Smokey Joe, Hubwar, L’Œuf Raide, Wasaru… Il signe également des instrumentaux sous l’alias Ghostownbeats, dont “Frozen”, composé pour un spectacle de danse-théâtre, sera repris dans une émission diffusée sur W9.
Toujours en mouvement, Ghostown publie Multum en 2024 — porté par Poor Martin — puis enchaîne en 2025 avec Pulling Up the Roses et Sophia. De nouveaux titres sont en préparation, dans la lignée d’une musique hybride et libre, façonnée loin des modes et des autoroutes du streaming.