Lia Moon grandit dans un environnement où consoles, synthés et instruments circulent comme d’autres jouent à la dinette. Très jeune, elle est entourée par l’univers du studio d’enregistrement « Le Château d’Hérouville », un territoire devenu refuge d’expérimentations qui imprime en elle un rapport instinctif et viscéral au son. Dès l’enfance, elle compose, détourne les machines et explore la matière électronique. Son univers porte la trace de ces premières lumières : hybride, organique, traversé de pulsations et d’ombres.
Entre études d’audiovisuel, conservatoire de flûte traversière et nuits passées dans les lieux underground parisiens, elle façonne une identité nourrie de house mutante, de basses telluriques et d’influences glanées au fil de voyages et de rencontres. Elle fait partie des premières artistes, dès les années 90, à improviser avec un instrument au cœur de sets électroniques. Son parcours la mène sur des scènes internationales : aux côtés de Wax Tailor depuis 2007, avec David Walters sur ses concerts et albums, et sur le projet « In Waves » du saxophoniste Samy Thiébault, qui lui vaut d’être nommée 3ᵉ meilleure flûtiste de France par Jazz Magazine en 2024. Alpha Blondy, Manu Dibango, Gasandji et bien d’autres enrichissent également son univers, où tradition acoustique et énergie club s’entrelacent.
Sur scène, Lia Moon déploie un set en clair-obscur : flûte traversière, claviers, machines, percussions électroniques et DJing s’entrelacent dans un rituel mouvant. Elle construit des trajectoires tendues, des montées spectrales, des ruptures où s’insinuent groove, souffle, transe et imprévu. Chaque performance est un passage, une zone où les genres se dissolvent et où le public bascule dans une expérience plus physique que narrative.
Lia Moon défend une approche libre, habitée, à la fois terrienne et cosmique. Une énergie singulière qui brouille les frontières entre club, voyage intérieur et cérémonie rituelle.